La gestion du marais de Pen Mane

Des battues dans le marais

Un développement important des populations posant de nombreux problèmes

La forte croissance des populations de sangliers est un phénomène national qui engendre de nombreuses difficultés : problèmes de sécurité routière, dommages aux cultures et impacts défavorables à la faune et à la flore dans les espaces naturels en sont les exemples les plus notables. Une présence importante de sangliers dans le marais de Pen-Mané, zone Natura 2000 protégée, peut également provoquer un dérangement et une prédation importante sur la nidification des oiseaux d’eau.

Plusieurs causes sont à l’origine du phénomène, et tend à s’amplifier comme partout ailleurs. Les régulations par battues ou piégeages sont actuellement les seuls outils à notre disposition pour espérer contenir ces populations d’ongulés. Ainsi plus de 800 000 sangliers sur le territoire national et plus de 5 000 dans le département du Morbihan ont été concernés par des opérations de régulation en 2024, essentiellement par des battues.

Un protocole pour assurer la sécurité

La commune de Locmiquélic, le Conservatoire du littoral et la Région Bretagne, conscients de ce problème, ont mis en place avec les sociétés de chasses locales, le groupement d’intérêt cynégétique, la fédération des chasseurs du Morbihan et le Lieutenant de louveterie, un protocole destiné à mettre en place des opérations de régulation des populations de sangliers sous forme de battues dans les espaces naturels de Pen-Mané et de Sterville/Sterbouest.

Celles-ci se dérouleront dans le respect des règles de sécurité en application de l’article L.424-15 du code de l’environnement et des mesures complémentaires su schéma départemental de gestion cynégétique.

Protocole de battue :

• le secteur concerné s’étend de Pen Mané à Sterville/Sterbouest, exceptionnellement aux landes de Lotour (commune de Riantec) ; et aux marais situés sur la commune de Gâvres,
• les battues seront organisées entre le 01/10 et le 01/03, hors période de vacances scolaires,
• une recherche de traces fraiches, appelée « pied », est réalisée un mercredi sur 2 (mercredi des semaines impaires) et déclenchement de la battue si et seulement si des sangliers sont présents en nombre important justifiant une battue,
• si une battue est organisée, les chasseurs avertiront la mairie, le Conservatoire du littoral, le garde du littoral, la Fédération des Chasseurs du Morbihan et préciseront le secteur faisant l’objet de la battue,
• les chasseurs ont en charge l’installation de la signalétique réglementaire de sécurité (routes et chemins de randonnées) selon une carte produite par la commune et le Conservatoire du littoral,
• les lignes de tirs sont disposées de manière à assurer la sécurité selon des plans proposés par le responsable de battue (louvetier) et validé par le Conservatoire du littoral.
• transmission en fin de journée ou le lendemain du bilan de la battue

Autres dispositions importantes prises :

• lors de battues organisées à Pen-Mané, aucun fusil ne sera présent sur le site, seuls des rabatteurs en gilet orange accompagnés de chiens entreront dans le marais pour rabattre les sangliers vers les lignes de tir situées à l’extérieur.
• les lignes de tirs étant disposées de manière à assurer la sécurité, les chemins de randonnées ne sont pas fermés et resteront accessibles aux promeneurs,
• le garde du littoral pourra être présent et participera à la sensibilisation des promeneurs et riverains sur l’intérêt des battues pour la gestion du marais et sur leurs conditions d’organisation,
• les battues administratives, organisée par un lieutenant de louveterie missionné par le Préfet, resteront une procédure extraordinaire, pour les cas particuliers, par exemple si des dégâts sont constatés après.

Conscients des enjeux de biodiversité dans leurs espaces naturels, mais aussi lucides sur les difficultés liés à l’actuelle surpopulation de sangliers sur le territoire, la commune de Locmiquélic et le Conservatoire du Littoral souhaitent contribuer ainsi à cet effort collectif pour répondre à l’urgence. Le phénomène étant global et national, d’autres solutions seront probablement à imaginer collectivement à une plus large échelle pour résoudre sur de long terme ce dérèglement des populations de sangliers.

Pourquoi des battues à Pen Mané alors que la chasse y est interdite ?

La chasse est interdite depuis 2024 dans le marais de Pen Mané. Cette interdiction est matérialisée par des panneaux posés sur le site. Plus aucun acte de chasse n’est ainsi pratiqué sur le site. Cependant, la régulation des sangliers est nécessaire à Pen Mané comme sur le reste du territoire. Aussi, une dérogation à l’interdiction de la chasse a été prévue à Pen Mané spécifiquement pour la régulation des sangliers, ainsi que pour le piégeage des espèces nuisibles comme les ragondins. Ce type d’opération peut donc avoir lieu plusieurs fois au cours de l’hiver, selon le protocole établi. Cette dérogation ne remet pas en cause l’interdiction de la chasse, le reste de l’année, pour l’ensemble des autres espèces (oiseaux…).